Afin de mieux appréhender l'architecture militaire du château de Beaucaire, vous trouverez ici des vieux clichés sur lesquels on découvre d'anciennes parties bâties aujourd'hui disparues. Vous trouverez également quelques esquisses de reconstitutions du logis central ainsi que des pierres taillées et sculptées issues du château qui témoignent d'un passé prestigieux. Les restaurations d'aujourd'hui font du site de Beaucaire un lieux idéal pour l'apprentissage des techniques de construction d'autrefois. C'est aussi un endroit idéal pour étudier la géologie et les pierres locales afin de mieux comprendre la construction initiale.
Beaucaire est un exemple remarquable de l'architecture militaire du Moyen Âge en Rouergue. Il ne reste malheureusement que peu de traces car les démolitions successives n’ont laissé qu’une partie de l’enceinte du XIVème siècle et la base de la tour donjon.
Les vestiges actuels du château de Beaucaire laissent imaginer une construction imposante qui, du haut de son promontoire, devait certainement impressionner les voyageurs qui la découvraient, quelle que soit la trajectoire depuis laquelle ils arrivaient. Voir les deux vues prises à l'Ouest du château ci-dessous.
Le cadastre de 1812 dessine assez précisément l’enceinte et ses six tours rondes mais on sait qu’à cette date des éléments bâtis avaient déjà disparu (tour défendant le chemin d’accès, chapelle extérieure, châtelet d’entrée, etc.).
Les seuls documents visuels disponibles sont des photographies de la fin du XIXe siècle qui révèlent les ruines encore imposantes du corps de logis / donjon, et des cartes postales de 1910 avec des éléments d’enceinte (tour Nord Ouest) et du logis (partie Est) disparus depuis. Mais l’interprétation de ces différentes sources iconographiques n’est pas aisée pour une concevoir une reconstitution précise (mauvaise qualité, difficultés à faire correspondre les clichés entre eux et avec les vestiges aujourd'hui présents sur le site).
Deux vues Ouest, fin XIXe siècle. On distingue, de haut en bas, la tour Nord Ouest de l’enceinte, la haute silhouette de la tour d’escalier et une autre tour (?), les bases conservées de l’enceinte.
Les deux vues suivantes mettent en lumière les dimensions très imposantes des parties bâties.
Un grand merci à M. Guy MAZARS qui a fait don à notre association de cette photo originale.
Un grand merci à M. Hervé MAUREL qui a fait don à notre association de cette photo originale de 1894.
Ruines de la tour d'escalier polygonale et d'un logis attenant à la fin du XIXe siècle, vue vraisemblablement prise depuis le Nord.
Cliché du Marquis de VALADY (12).
Ruines de la tour de guet à la fin du XIXe siècle. À l'arrière on distingue la toiture d'une tour de l'enceinte.
© Cliché de la Société des lettres l'Aveyron, fonds Bugard, tous droits réservés.
Tour Nord Ouest de l’enceinte et ancien logis est vers 1910. Près de la tour, à l’arrière-plan, on distingue un pan de mur de l’ancienne tour d’escalier.
© collection privée G. MAZARS, tous droits réservés.
Vue Ouest vers 1910. Un petit bâtiment avec toiture d’ardoise et cheminée flanque la tour Nord Ouest où l’on distingue aussi une souche de cheminée...
© collection privée g. MAZARS, tous droits réservés.
Ruines de la tour d’escalier vers 1910, à l’arrière on aperçoit la tour Nord Ouest conservée de l’enceinte avec son bâtiment attenant et vers l’Est un ancien logis.
© collection privée G. MAZARS, tous droits réservés.
Dans son ouvrage de référence sur l’architecture militaire du Rouergue au Moyen Âge, Jacques Miquel relève les points suivants :
Page 54 :
« Il est possible qu’à Beaucaire (Belcayre) et Najac, le donjon, tangentiel au château, se soit trouvé inclus après agrandissement.
(…)Les donjons rouergats assument d’abord une fonction domestique et après militaire.
(…)Le château rouergat est constitué au moins d’une tour, d’une salle et d’une enceinte. Cette salle, dont on doit comprendre qu’il s’agit d’une construction pouvant avoir plusieurs étages, ce que l’architecture classique appelle un corps de logis, et non pas au sens restrictif du terme une seule pièce, forme avec la tour seigneuriale le cœur du château.
Page 69 :
Nous n’avons que 3 châteaux dans le Rouergue totalement entourés par une enceinte. Calmont-de-Plancatge, mais surtout Calmont d’Olt et Beaucaire (Belcayre) du même type que le précédent.
Consulter toute la bibliographie du château de Beaucaire...
Aujourd’hui, la photographie aérienne nous permet de retrouver la plupart du tracé de l’enceinte mais l’accumulation de gravats résultant des démolitions successives nous masque l’implantation au sol des divers bâtiments intérieurs.
En l’absence de fouilles archéologiques, seule l’exploration du site par géo-radar nous permettrait peut-être de retrouver la trace des fondations et de procéder à une reconstitution exacte du bâti.
On distingue au centre une première zone arrondie correspondant au niveau supérieur du site (première implantation du château ?) puis le deuxième cercle formé par l’enceinte.
Vue aérienne axiale du site (photo de Lucas ROLS réalisée en 2019).
L’inventaire réalisée par un notaire en 1627 détaille la distribution intérieure des bâtiments d’habitation mais ne nous donne que très peu d’indications sur la disposition générale des lieux et l’aspect architectural de l’ensemble.
Consulter l'inventaire du château de Beaucaire réalisé en 1627 publié par la Société des Arts & des Lettres de l'Aveyron « La maison d’un seigneur rouergat sous Louis XIII : inventaire du château de Beaucaire en 1627 »
À partir de ce descriptif complet, l’historien Jacques Miquel a dressé le plan général possible que voici :
À partir d'anciennes photos et cartes postales collectées, des éléments cités dans l'inventaire notarial du château réalisé en 1627 bien que ce dernier ne porte pas sur le bâti , voici un essai de restitution du château dans son environnement réalisé en 2018. Un belle base pour une tentative reconstitution en 3D si nous avons la chance de trouver encore de précieux témoignages ...
Les multiples témoignages d'un passé prestigieux se retrouvent dans le bâti local de la commune et des environs suite au démantèlement du château. Fenêtres en accolades, blasons, pierres ou clefs de voûte sculptées, chenets de cheminée... témoignent d'une architecture soignée et de la puissance des seigneurs de l'époque.
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Ci-contre, la clef de voute de l'église St Martin à Nauviale représente une double armoirie avec le blason d'Amaury de Séverac et de sa femme Marguerite de Solages.
Pour retrouver les descriptions respectives des photos précédentes, téléchargez le document "Les traces du château de Beaucaire dans le bâti local" ci dessous.
Résidence fortifiée, permanente ou intermittente d’un seigneur, le château fort du Moyen Âge est pourvu d’un système défensif plus ou moins élaboré : la barbacane ; les tours (dont le donjon) ; les murs d’enceinte ; le fossé ; le pont-levis ; les hourds ; le parapet avec ses créneaux et ses merlons.
L’ensemble représente un chantier conséquent, coûteux et qui peut s’étaler sur de nombreuses années. De plus, et c’est souvent le cas avec les châteaux forts du Rouergue, leur architecture peut englober des constructions d’époques et de finalités différentes : tour et « salle » du XIe siècle, enceinte défensive du XIVe, logis d’habitation remanié à la Renaissance, etc.
Seuls vestiges ayant défié les aléas du temps, les maçonneries actuelles de Beaucaire laissent imaginer un ensemble bâti important et de qualité faisant appel aux techniques de construction de l’époque.
Découvrez ici l'article "Techniques de construction" rédigé sous la direction de Gérault Hurlin, Compagnon tailleur de pierre et Maître de métier.
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On vous propose ici de découvrir une étude détaillée sur l’origine des pierres du château de Beaucaire avec une description macroscopique, leur composition minéralogique, une cartographie des lieux d’extraction probables.
L'étude réalisée par Mélanie Bonnefoy et Anne-Liz Rety vous permettra également de comprendre l’origine de la couleur rouge des grès du bassin de Rodez ainsi que l’analogie des pierres de Beaucaire avec celles de l’abbatiale Sainte-Foy à Conques.